Pourquoi le jeu change tout
Quand un enfant dit “beurk”, ce n’est pas de la provocation.
C’est souvent une réaction de protection en pleine phase de néophobie alimentaire : il craint l’inconnu, la texture, l’odeur, ou le souvenir d’un inconfort passé.
Le jeu contourne cette peur.
Il replace le repas dans une dynamique d’exploration, pas d’évaluation.
Et c’est précisément ce dont les enfants ont besoin pour renouer avec la curiosité.
Le jeu, un entraînement sensoriel déguisé
Le jeu n’est pas une distraction : c’est une étape du développement alimentaire.
Chaque activité ludique renforce la tolérance de l’enfant à la vue, au toucher ou à l’odeur des aliments.
Quelques idées simples selon l’âge :
- 3–5 ans : Le jeu des couleurs “Trouve quelque chose de vert dans ton assiette !”On renforce l’observation visuelle sans parler de “manger”.
- 6–8 ans : Le détective du goût L’enfant ferme les yeux, touche, sent, devine l’aliment.On stimule la curiosité et la mémoire sensorielle.
- 9 ans et + : Le défi du chef “Inventons une recette rigolote avec ce qu’on a sur la table.”On introduit la créativité et la coopération.
Les cinq sens à table
Les enfants sélectifs ont souvent une hyper-réactivité sensorielle : certaines textures, odeurs ou sons les dérangent plus qu’un adulte ne le pense.
Le jeu permet d’apprivoiser ces sensations une à une :
- Regarder (observer les formes, les couleurs),
- Sentir (distinguer les odeurs fortes ou douces),
- Toucher (avec les doigts, le bout du nez ou la langue),
- Écouter (le bruit du croquant),
- Goûter, seulement quand ils s’y sentent prêts.
👉 Ces étapes sont directement issues de la progression “regarder → sentir → toucher → goûter” utilisée en thérapie alimentaire.
Le pouvoir de l’humour
L’humour détend.
Un brocoli qui “fait la bagarre avec une carotte”, un yaourt qu’on “chatouille avec la cuillère” : ça peut paraître anodin, mais ces jeux activent le système de plaisir dans le cerveau de nos enfants.
Et plaisir et alimentation vont toujours mieux ensemble que pression et contrainte.
En résumé
Le jeu n’est pas une perte de temps : c’est une porte d’entrée vers la découverte alimentaire.
Chaque partie de “devine le goût”, chaque rire, chaque exposition positive à l’aliment compte.
Pour allez plus loin : mon enfant veut toujours manger la même chose : comment introduire de nouveaux aliments ?






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